Raphaël Glucksmann
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Raphaël Glucksmann, 44 ans, Paris
J’ai d’abord décidé de me consacrer au journalisme, celui qui amène à entrer au cœur des sociétés, à s’imprégner de leur histoire et de leurs blessures profondes. Après être devenu le premier stagiaire étranger de la presse algérienne, je prends la route du Rwanda dans l’idée de réaliser un documentaire sur l’un des plus grands crimes de l’humanité, celui du génocide des Tutsis, dont notre pays a si longtemps tû l’histoire. Mes rencontres, les longues heures de témoignage des survivants, me marqueront à jamais.
De 2008 à 2013, je range ma caméra pour aller soutenir l’intégration européenne de la Géorgie, face à l’invasion des troupes de Vladimir Poutine. Je touche alors du doigt la menace que fait peser l’impérialisme russe sur nos démocraties européennes. En novembre 2013, alors que le vent de la révolution souffle sur l'Ukraine, je me rends à Kyiv, en plein Euromaïdan (manifestations pro-européennes). Je suis le témoin de la détermination des manifestants qui bravent les balles pour hisser le drapeau européen sur la place de l’Indépendance.
De retour en France, je décide de prendre ma part et d’alerter le débat public sur ce qui se passe aux frontières de l’Europe. La crise de l’accueil des migrants en 2015 est alors symptomatique d’une Europe incapable d’être à la hauteur de ses idéaux, rongée par des égoïsmes nationaux, rendue aveugle aux drames en Méditerranée.
En 2018, j’écris Les Enfants du vide et je participe à la co-fondation du mouvement Place publique dans l’objectif de rassembler les orphelins d’une gauche en perte de sens et d’espoir. C’est alors que nous faisons un pari fou avec le Parti socialiste lors des élections européennes de 2019. Les convergences et l’ambition commune nous poussent à porter ensemble le projet d’une Europe forte, socialement juste prête à mener la révolution écologique.
Élu coprésident de la délégation de la gauche sociale et écologique au Parlement européen, je m’engage corps et âme dans mon mandat. Je m’attache alors à être un député européen radicalement engagé en faveur de la démocratie et des droits humains, frontalement opposé aux ingérences étrangères et au néolibéralisme.
Je deviens vice-président de la sous-commission des Droits de l’homme, membre de la commission des Affaires étrangères et de la commission du Commerce international. Mes premiers combats sont consacrés à la lutte contre les accords de commerce climaticides qui n’ont cessé de mettre en difficulté nos agriculteurs et nos entreprises. À ce titre, j’estime que l’indépendance de l’Union européenne est incompatible avec une globalisation financière qui laisse les actionnaires décider de délocalisations sans jamais rendre de compte sur la manière dont sont fabriqués leurs produits.
C’est en ce sens que nous avons remporté plusieurs grandes victoires lors de la dernière plénière du Parlement européen. Avec la gauche, nous avons provoqué une révolution juridique en instaurant le devoir de vigilance qui impose aux multinationales de prévenir et de rendre compte de l’impact de leur production sur les droits humains et le climat. Dans la droite lignée de mon combat pour la reconnaissance du génocide du peuple Ouiïghour, nous avons également obtenu le bannissement des produits issus de l’esclavage et du travail forcé sur le marché européen. Voilà ce que les citoyens attendent de nous, des résultats concrets. C’est pourquoi nous sommes, plus que jamais, le vote efficace le 9 juin prochain.
Avec les socialistes européens, nous avons également obtenu la protection des travailleurs des plateformes, nouveau prolétariat moderne, à la merci des géants du numérique qui les exploitent. Après des années de combat, ils seront enfin reconnus comme salariés.
Nous menons la lutte pour la réforme de la PAC, la taxation des ultra-riches, la planification écologique, la régulation des activités bancaires ou l’accueil digne des réfugiés.
Mais malgré nos victoires, l’Europe finance encore beaucoup son impuissance. Notre dépendance au pétrole et au gaz russe, notre manque de soutien matériel à l’Ukraine et le pillage de nos données par les géants du numérique chinois et américains obstruent notre chemin vers la souveraineté.
Le 9 juin prochain, nous voulons aller plus loin : faire basculer le parlement européen à gauche pour retrouver le contrôle de notre économie et de nos marchés au service de l'intérêt général.
Nous portons le projet d’une Europe qui se lance dans la bataille de la réindustrialisation et des emplois verts.
Nous portons l’ambition d’une véritable puissance écologique européenne, tournée vers son avenir. Nous voulons une Europe qui assume fièrement son idéal démocratique, face à ceux qui l’attaquent. Nous ne cèderons pas une once de terrain aux fauteurs de haine, aux xénophobes, aux promoteurs du repli nationaliste et aux nostalgiques du néolibéralisme débridé. Le 9 juin, nous serons l’alternative.
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